
Se frotter à une légende comme Indiana Jones représente toujours un risque certain. Avec Indiana Jones and the Great Circle, MachineGames ne s’en sort pas si mal. Entre l’ambiance bien retranscrite, la fidélité à la personnalité du héros et l’habillage réussi, les ingrédients pour vivre une grande aventure sont là.Indiana Jones and the Great Circle s’épanouit plus particulièrement dans l’exploration, avec un contenu généreux qui mise sur des énigmes bien pensées pour donner envie de découvrir les différentes régions du monde qui jalonnent le périple du héros. Dommage, néanmoins, que le jeu doive se coltiner une partie action à côté de la plaque. Elle entache sérieusement le cheminement du récit 100 % inédit.
Il faut vraiment tirer un grand chapeau à GSC Game World, qui a connu des temps chaotiques, voire tragiques, mais est parvenu à lancer S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chornobyl, son projet le plus ambitieux. Le studio ukrainien, touché par la guerre face à la Russie, a défié les pronostics pour aller au bout de ses efforts et de son courage. En cela, il mérite un immense et profond respect. Il n’en demeure pas moins que ce S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chornobyl souffre de mille maux. Et si certains pourront être corrigés par une cascade de mises à jour, d’autres, liés à des choix de design, seront plus difficiles à gommer. Comme son prédécesseur, ce jeu s’adresse à une frange de joueuses et de joueurs avides d’expérience de survie extrême. Où il faudra jongler entre les nombreuses menaces de l’environnement et la pluie de bugs qui s’abattent telles des gouttes acides. Sorti trop tôt, mais sorti quand même ?
Il ne faut pas se tromper de cible quand on parle de Lego Horizon Adventures. Sony vise clairement les plus jeunes, avec une expérience qui simplifie au maximum les exigences du gameplay de ses pairs. En résulte un jeu répétif et dont on fait assez vite le tour. Sauf si on est un enfant trop jeune pour les jeux de la saga principale. On soulignera quand même la qualité visuelle de ce Lego Horizon Adventures, véritablement époustouflant sur PS5. Entre les animations en stop motion qui font sourire et la gestion renversante des éclairages, on en prend plein les yeux. Un vrai plus pour les enfants.
La première extension de Diablo 4 s’appuie sur les mêmes forces que le contenu de base, à savoir une direction artistique incroyable, un univers toujours très séduisant et un gameplay grisant. Elle nous invite dans une région inédite, à l’architecture démente, à parcourir avec une classe vraiment originale.En résulte une motivation retrouvée pour la course à la puissance, motivée aussi par des ajustements bienvenus (le butin repensé, la progression moins abrutissante). Diablo 4 a grandi depuis son lancement en 2023 et Vessel of Hatred prolongera sans aucun souci son emprise sur les fans. En espérant que les futures décisions de Blizzard Entertainment soient toujours les bons.
Pour ce qui ressemble à son dernier tour de piste, la Switch s’offre une réinvention des Zelda en 2D avec The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom. Le twist du changement de personnage principal permet à Nintendo d’imaginer un gameplay intéressant, davantage basé sur la réflexion. Il est néanmoins dommage de voir The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom céder trop vite à l’appel de Link. Le héros est un peu trop présent dans cette aventure où la princesse est censée s’émanciper. Le titre ne va pas suffisamment au bout de son idée de base, même si la proposition globale fonctionne plutôt bien.
Joli comme une figurine qu’on aurait peinte pendant des heures et des heures, brutal car il symbolise la guerre dans ce qu’elle a de plus violent et flippant, Warhammer 40,000: Space Marine 2 est une adaptation qui vise juste. Animé par un gameplay à la fois bourrin et malin, le jeu de Saber Interactive n’entend pas du tout être une copie d’un Gears of War.En résulte un mix entre jeu de tir et combats jouissifs au corps-à-corps, au sein d’une campagne à la réalisation d’orfèvre. On imagine que les fans inconditionnels de Warhammer 40,000 vont être aux anges en incarnant un Space Marine. Cette toute puissance, cette manière d’oblitérer tout ce qui bouge, ces éviscérations, ces discours qui empruntent au fascisme… Tout est là pour vouer un culte à l’oeuvre de Games Workshop. Les profanes, eux, découvriront un formidable jeu d’action.
Comme une madeleine de Proust, Age of Mythology: Retold fera remonter à la surface des souvenirs à celles et ceux qui ont connu le jeu de base il y a plus de vingt ans. Mais le jeu apparaît plus difficilement séduisant pour les autres générations, la faute à des graphismes qui, bien que modernisés, restent toutefois en retrait avec ce qui se fait de mieux en 2024. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une aventure pas déplaisante du tout, en particulier si l’on apprécie la mythologie et ses grandes figures et ses monstres légendaires. Il y a un mode campagne sympathique à explorer et, pour les plus compétitifs, la possibilité de jouer en ligne contre d’autres internautes.
Il faudrait vraiment ne pas avoir de cœur pour rester hermétique face à l’univers adorable et enivrant d’Astro Bot, petite pépite qui fait incroyablement de bien au catalogue de la PlayStation 5. Team Asobi y étale son inventivité qui déborde d’idées toutes plus amusantes les unes que les autres. Le sourire ne quitte jamais notre visage quand on joue à Astro Bot, c’est un shoot de bonheur qui ne s’arrête jamais. Astro Bot se permet en prime de rendre hommage à un nombre conséquent de jeux vidéo cultes (et pas que chez PlayStation), comme le faisait Astro’s Playroom pour l’héritage hardware. En résulte un jeu de plateforme 3D qui associe un gameplay incroyable à un devoir de mémoire (vidéo)ludique. Le tout avec une réalisation soignée. C’est vraiment un jeu que Nintendo aurait pu inventer.
Que se passe-t-il quand Supermassive Games, studio spécialiste de l’horreur, se plonge dans l’univers du jeu d’horreur Dead by Daylight ? Eh bien… pas grand-chose. The Casting of Frank Stone avait tout du mariage de rêve. Mais, ce jeu narratif se révèle bien trop mou pour captiver, en dépit d’un récit digne du genre.The Casting of Frank Stone se trimballe aussi son lot de défauts rédhibitoires, autant liés à son gameplay bancal qu’à son manque de solidité technique. En l’état, on peut difficilement conseiller ce jeu, qui prouve que Supermassive Games est en train de s’embourber dans un sous-genre essoufflé depuis déjà beaucoup de titres. Pour la future soirée Halloween, on relancera plutôt Until Dawn.
Avec ses graphismes flamboyants, permis par l’Unreal Engine 5, Nobody Wants to Die a fière allure. Pour le premier jeu de son histoire, le studio Critical Hit Games mise sur l’immersion et la narration. Et c’est vraiment réussi : Nobody Wants to Die nous plonge dans une ville crédible et flippante. Elle est au service d’un polar bien référencé, qui fait un peu penser à Blade Runner. Nobody Wants to Die n’a pas un gameplay très ambitieux (on est un peu trop guidé et l’action est en retrait). Mais on lui pardonne facilement, tant le reste est maîtrisé. Pendant environ 5 heures, on se cramponne à son piège, effrayé par cette vision d’un monde où l’immortalité est devenue une bien sombre et triste réalité.
Shadow of the Erdtree s’impose comme une évidence. FromSoftware a pris son temps pour imaginer la première — et seule — extension d’Elden Ring, et la proposition dépasse les attentes. Portée par une direction artistique sans cesse surprenante, la nouvelle région s’appuie sur une architecture presque unique dans le paysage vidéoludique. Le DLC est un empilement de labyrinthes tous plus impressionnants les uns que les autres. Ces environnements très travaillés encouragent une exploration approfondie, matérialisant une course aux secrets et aux passages dérobés, entre des ennemis qui veulent notre mort. Elden Ring: Shadow of Erdtree magnifie le sentiment de liberté et la quête de découverte nés dans le jeu de base. Dommage, simplement, que le casting de boss n’ait pas bénéficié d’autant de soin.
Entre pression sonore constante et violence viscérale pas loin du dégoût, Senua’s Saga: Hellblade 2 subjugue par son incroyable travail sur l’immersion. Grâce à l’Unreal Engine 5, il brille par sa réalisation époustouflante. L’expérience cinématographique est réussie, et on sent tout le travail accompli par Ninja Theory. On aurait aimé en revanche que cette assise visuelle accueille un gameplay bien plus peaufiné. Dans le sillage de son prédécesseur, Senua’s Saga: Hellblade 2 est rattrapé par ses démons, à savoir des énigmes risibles et des combats insipides. Un comble pour un récit articulé autour d’une héroïne qui doit composer avec des troubles mentaux.
Soutenu par PlayStation, en grand besoin d’exclusivités PlayStation 5 en 2024, Stellar Blade ne manque pas d’arguments. Sa réalisation haut de gamme et ses combats techniques parlent pour lui. Ils donnent envie de découvrir cet univers original, articulé autour d’une héroïne qui ne doit pas être résumée à son seul physique. Malheureusement, les développeurs du studio coréen Shift Up ont voulu trop en mettre dans Stellar Blade, qui se perd dans une proposition qu’il peine à assumer, avec certaines séquences vraiment pénibles. À cela s’ajoute un équilibre douteux dans les dernières heures, qui prouvent que le jeu vidéo se cherche beaucoup. Et ne se trouve jamais vraiment, sauf dans l’hypersexualisation de son personnage principal.
South Park: Snow Day! n’est rien d’autre qu’une immense régression. Les fans qui espéraient retrouver l’excellente formule des jeux vidéo L’annale du destin et Le bâton de la vérité risquent de tomber de haut. Vite inintéressant, South Park: Snow Day! est paralysé par un gameplay fainéant et un contenu rachitique.South Park: Snow Day! est à peine sauvé par sa fidélité il est vrai exemplaire à la série culte, même si l’histoire ne raconte pas grand-chose et ne vit que par ses quelques grossièretés. Au final, les amoureux de Cartman, Stan, Kyle et Kenny méritent bien mieux que cette adaptation qui ne vaut même pas son prix (30 €).
En voulant faire s’épanouir sa formule née avec Nioh et inspirée par les Dark Souls dans un monde ouvert, Team Ninja se fait hara-kiri. Son Rise of the Ronin n’a rien de la stature d’une exclusivité PS5 digne de ce nom. Il fait penser à un Assassin’s Creed 2 chez les samouraïs, mais ce qui ressemble à un compliment n’en est plus vraiment un aujourd’hui. La faute à des graphismes indignes de la console et à une structure datée qui ne donne pas du tout envie. Il reste alors à Rise of the Ronin son gameplay assez exemplaire, avec des combats techniques et jouissifs, sauf quand on fait face à une armée (ce qui arrive souvent). On observe finalement une régression chez Team Ninja : Nioh était mieux que Nioh 2, qui était mieux que Wo Long: Fallen Dynasty, qui est donc mieux que Rise of the Ronin. Disons que le gameplay, si réussi soit-il, ne peut pas toujours tout sauver. Le studio se retrouve à la croisée des chemins, comme le Japon à la fin du shogunat.
Il faut savoir dans quoi on se lance avec Dragon’s Dogma 2. Celles et ceux en quête d’une expérience accessible peuvent passer leur chemin. Le RPG de Capcom est austère et met constamment des obstacles pénibles sur notre route. C’est l’aventure dans toute sa splendeur et toutes ses contrariétés. La barrière à l’entrée est immense, un peu trop pour un jeu à la structure insuffisamment maîtrisée.Il n’empêche, si on fait fi de ces défauts qui peuvent paraître rédhibitoires, Dragon’s Dogma 2 a de belles choses à offrir. Il est un diamant brut qui demande d’être poli pour accomplir tout ce qu’il entreprend. Il se destine alors à un public averti, qui saura se satisfaire de mécaniques hardcore et faire preuve d’indulgence pour pardonner une structure organique rattrapée par des scripts. Dragon’s Dogma 2 regarde plus loin que là où il lui est possible d’aller.
Princess Peach: Showtime! rappelle un peu Luigi’s Mansion dans son essence. Et c’est un beau compliment. Pour offrir une vraie aventure à sa plus célèbre des princesses, Nintendo a imaginé un gameplay varié et accessible. Avec seulement deux boutons sollicités, Princess Peach: Showtime! parvient à accomplir beaucoup de choses. Il faut néanmoins garder en mémoire que Princess Peach: Showtime! est un jeu avant tout destiné aux plus jeunes. Ses ambitions sont assez limitées et l’absence de challenge, historiquement présent dans les jeux Mario, pourrait en freiner plus d’un. Voir Peach s’amuser dans son propre jeu reste quand même une excellente nouvelle pour les fans.
La nostalgie peut-elle rendre aveugle, à l’instar de l’amour ? Il ne faut certainement pas négliger sa puissance, cette ardente quête aux souvenirs d’antan qui savent mettre du baume au cœur. Suite de Final Fantasy VII Remake, Final Fantasy VII Rebirth joue explicitement sur ce levier pour convaincre. Sa fidélité immense au RPG original, fruit d’une réappropriation soignée, repose sur des séquences inoubliables qui trouvent ici un écrin à la hauteur de leur stature. Plutôt joli, Final Fantasy VII Rebirth mise par ailleurs sur un système de combat toujours aussi efficace, approfondissant un peu plus encore l’excellente réinvention de Final Fantasy VII Remake. Ses immenses qualités permettent de faire oublier ses quelques errements, dans le sillage de mini-jeux agaçants, de phases de gameplay rigides ou encore de tunnels de boss interminables. Il n’en demeure pas moins que Final Fantasy VII Rebirth est un grand jeu, sans doute parce que le Final Fantasy VII de 1997 était un grand jeu avant lui.
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